CLIMAT

Canicules

meteo france

 

DSC_0034

photo dominique milliez

 

On parle de vague de chaleur lorsqu’on observe des températures anormalement élevées pendant plusieurs jours consécutifs. Il n’existe pas de définition universelle du phénomène : les niveaux de température et la durée de l’épisode qui permettent de caractériser une vague de chaleur varient selon les régions du monde et les domaines considérés (caractérisation d’un point de vue climatologique, activité de recherche, dispositif de vigilance météorologique).

Qu’appelle-t-on « canicule » ?

Une canicule est un épisode de températures élevées, de jour comme de nuit, sur une période prolongée. Dans le cadre de la vigilance météorologique, le dispositif d’information sur les phénomènes météorologiques dangereux, on tient en effet compte du caractère exceptionnel des températures nocturnes. Lorsque celles-ci sont élevées pendant plusieurs jours consécutifs, le risque de mortalité augmente chez les personnes fragiles. La canicule, comme le grand froid, constitue en effet un danger pour la santé de tous. En France, la période des fortes chaleurs pouvant donner lieu à des canicules s’étend généralement du 15 juillet au 15 août, parfois depuis la fin juin. Des jours de fortes chaleurs peuvent survenir en dehors de cette période. Toutefois avant le 15 juin ou après le 15 août, les journées chaudes ne méritent que très rarement le qualificatif de « canicule ».

Le rôle de Météo-France dans le « plan canicule »

À la suite de la canicule de 2003, les pouvoirs publics ont mis en place le « plan canicule » pour anticiper et réduire les effets sanitaires des vagues de chaleur exceptionnelles. Ce plan est activé chaque année par le ministère de la Santé du 1er juin au 31 août. Il s’appuie sur l’expertise de Météo-France et de l’Institut de veille sanitaire (InVS). Durant cette période, les deux organismes assurent une veille biométéorologique quotidienne pour identifier les risques de canicule.
Depuis le 1er juin 2004, la carte de vigilance de Météo-France intègre le risque canicule.
Météo-France calcule, pour une station de référence de chaque département, les moyennes sur 3 jours glissants des températures minimales et maximales prévues. Ces moyennes (appelées « indicateurs biométéorologiques ») sont comparées à des seuils de températures minimales et maximales qui peuvent varier d’un département à l’autre.

Météo-France détermine la couleur de la vigilance canicule en tenant compte de la situation météorologique, des indicateurs biométéorologiques et d’éventuels facteurs aggravants.

Par ailleurs, lorsqu’un épisode de fortes chaleurs est prévu, Météo-France en informe l’InVS qui croise cette information avec des données sanitaires. Sur la base de cette expertise biométéorologique, les autorités décident des éventuelles mesures à mettre en œuvre (renforcement de l’accueil aux urgences, information des acteurs locaux et des populations, contact téléphonique régulier au niveau communal auprès des personnes fragiles isolées). En cas d’activation d’une vigilance rouge, d’autres mesures de « mobilisation maximale » peuvent être mises en place par les autorités.

Quelles sont les situations météorologiques favorisant les canicules ?

En été, la position de l’anticyclone dit « des Açores » détermine le type de temps qu’il fait sur la France. Le temps est plutôt frais lorsque l’anticyclone est positionné sur les Açores. Les dépressions peuvent alors librement circuler sur l’Europe.
Si l’anticyclone s’installe sur le nord ou l’est de l’Europe, le temps est plutôt chaud sur notre pays. Les hautes pressions forment un obstacle au passage des perturbations atlantiques. Les vents d’est et du sud apportent de l’air chaud et sec sur la France. Si ces conditions perdurent, un épisode de canicule peut s’installer parfois plusieurs jours, voire une semaine ou davantage comme en août 2003. Les météorologistes qualifient ces situations de « phénomène de blocage ». C’est ce qui s’est produit en août 2003 sur une durée et une étendue géographique toutes deux exceptionnelles.

Une situation de blocage sur la France en août 2003 (images des satellites NOAA 16 et 17 des 2, 10 et 12 août 2003 et article canicule 2003)

 

Les vagues de chaleur remarquables

Pour qualifier d’un point de vue climatologique un événement de vague de chaleur (durée, intensité), Météo-France s’appuie sur les données de l’indicateur thermique national (moyenne de 30 stations régulièrement réparties sur le territoire) disponibles au pas de temps quotidien depuis 1947. Les climatologues observent un pic de chaleur, correspondant au dépassement d’une température moyenne très élevée sur la France (26 °C sur une journée ou 25 °C en moyenne sur 3 jours). Ils calculent ensuite la durée de l’événement à partir d’une valeur seuil, caractérisant le début et la fin de la l’épisode.

Caractérisation d'une vague de chaleur
Caractérisation d’une vague de chaleur à partir de l’indicateur thermique quotidien sur la France en durée (date de début et de fin), sévérité (intensité max) et magnitude ou intensité globale (partie marron de la courbe de température). Les données représentées sont celles de la période du 1er juillet au 31 août 2006.

 

On a observé depuis 1950 plusieurs vagues de chaleur remarquables :
– un épisode d’intensité exceptionnelle du 2 au 19 août 2003
– des épisodes de forte intensité du 22 juin au 6 juillet 1976, du 9 au 31 juillet 1983 et du 10 au 30 juillet 2006.
– des épisodes d’intensité modérée en 1952, 1957, 1975, 1990, 1994, 1998 et 2005
– des épisodes de faible intensité en 1989, 1992 et 1995.

 

 

Capture d’écran 2015-07-02 à 18.11.09
 Vagues de chaleur en France depuis 1947

Avant 1950, il faut citer l’été 1947 qui a connu 3 vagues de chaleur successives notables : du 26 au 28 juin (faible intensité), du 22 juillet au 4 août (forte intensité) et du 14 au 20 août (intensité modérée). La seconde vague du 22 juillet au 4 août constitue sans aucun doute le second épisode caniculaire le plus intense depuis l’après-guerre, après août 2003.

 

Quelle est la température estivale « habituelle » en France ?

La température durant les mois d’été (juin-juillet-août) en France peut grandement varier d’une année à l’autre. Les climatologues parlent de  » variabilité saisonnière « .

Température en France en été depuis 1900
Télécharger le graphe en PDF (217ko)

On trouve les 10 étés les plus frais avant 1980. Et 7 des 10 étés les plus chauds ont eu lieu à partir des années 1990 (les trois autres étant les étés 1950, 1976 et 1983)

Lire aussi : De fortes chaleurs peuvent-elles se produire après le 15 août ?

Quels sont les dangers liés aux fortes chaleurs ?

L’exposition à de fortes chaleurs constitue une agression pour l’organisme. C’est la transpiration qui permet au corps de maintenir sa température. Lorsque le corps ne contrôle plus sa température et qu’elle augmente rapidement, une personne peut être victime d’un « coup de chaleur », qui peut être mortel. Les nourrissons et les personnes déjà fragilisées (âgées, celles atteintes d’une maladie chronique) sont particulièrement vulnérables. Lors d’une canicule, elles risquent une déshydratation, l’aggravation de leur maladie chronique ou encore un coup de chaleur.
Les personnes en bonne santé (notamment les sportifs et travailleurs manuels exposés à la chaleur) ne sont cependant pas à l’abri si elles ne respectent pas quelques précautions élémentaires.

Quels conseils donner aux personnes les plus vulnérables ?

Pour se protéger, elles peuvent prendre ces simples précautions :

· Les personnes âgées
A partir de 65 ans, le corps ne transpire pas assez pour pouvoir maintenir sa température. Il faut donc pallier à ce manque en se mouillant régulièrement la peau, notamment le visage et les bras. Sans oublier de boire régulièrement.

· Les nourrissons, les sportifs et travailleurs manuels exposés à la chaleur
En cas de forte chaleur, le corps transpire trop et le stock d’eau s’épuise rapidement. Le corps n’a alors pas assez d’eau pour transpirer et maintenir sa température. Il faut donc renouveler l’eau du corps en buvant abondamment.

· Les personnes atteintes de maladies chroniques
La chaleur aggrave leur maladie.
Dans tous les cas, le meilleur moyen de ne pas être indisposé est de fuir la chaleur.

Pour tous : comment affronter les fortes chaleurs ?

Voici 5 conseils pour prévenir les risques :
1) Buvez environ 1,5 L par jour.
2) Evitez de sortir aux heures les plus chaudes et de pratiquer une activité physique. Maintenez votre logement frais. Fermez fenêtres et volets la journée et ouvrez-les la nuit s’il fait plus frais.
3) Rafraîchissez-vous et mouillez-vous le corps plusieurs fois par jour (douches, bains, brumisateur ou gant de toilette mouillé sans vous sécher).
4) Passez si possible 2 à 3 heures dans un endroit frais (cinéma, bibliothèques municipales, supermarchés…).
5) Aidez les personnes les plus fragiles et demandez de l’aide, notamment auprès de votre mairie.

      Pour en savoir plus, consultez les conseils de prévention, ainsi que les outils élaborés par le ministère chargé de la santé et l’Institut  national d’éducation et de prévention pour la santé (INPES) :

http://www.sante.gouv.fr/canicule-et-chaleurs-extremes.html

http://www.inpes.sante.fr/10000/themes/evenement_climatique/canicule/canicule-outils.asp

 

   D’où vient le mot canicule ?

Apparu vers 1500, le mot canicule vient de l’italien canicula, qui signifie petite chienne (du latin canis, chien). Ce nom a été donné à Sirius, l’étoile la plus brillante de la constellation du Grand Chien. Sirius se lève et se couche avec le soleil du 22 juillet au 22 août, période où les fortes chaleurs sont fréquentes. L’appellation « jours de canicule » a fini par désigner les fortes chaleurs estivales. Aujourd’hui, ce terme est fréquemment utilisé pour désigner des jours très chauds même en d’autres saisons.

 

EN SAVOIR PLUS

Laisser un commentaire