COUPS DE GUEULE

La mer ? une immense poubelle, depuis la surface jusqu’aux grandes profondeurs

Dans les grandes profondeurs

Une équipe de chercheurs européens a mis en évidence la présence de déchets humains comme des bouteilles, des sacs en plastique et des filets de pêche à des milliers de mètres sous la surface des océans, selon la revue scientifique Plos One.

Coordonnée par l’Université des Açores, cette étude publiée jeudi, fruit de la collaboration d’une quinzaine d’organismes de recherche européens, analyse près de 600 échantillons provenant des fonds marins de l’Atlantique, de l’Arctique ou de la Méditerranée, à des profondeurs variant de 35 à 4.500 mètres.

L’existence d’un « septième continent de plastique » dérivant à la surface des océans est connue mais la présence de déchets à grande profondeur n’avait pas encore été documentée.

Les déchets plastiques sont majoritaires sur le fond (41 %), devant ceux liés aux activités de pêche (lignes et filets abandonnés), qui représentent 34 % des déchets.

Les scientifiques ont également observé des déchets en verre, en métal, en bois, en papier, en carton, des vêtements, des poteries mais aussi des « matériaux non identifiés ».

« La Méditerranée est la zone d’Europe la plus affectée, notamment près des grandes agglomérations », affirme François Galgani, chercheur à l’Ifremer et coauteur de l’étude.

Plus grave, les chercheurs ont constaté la présence de déchets sur des sites qui n’avaient auparavant jamais fait l’objet d’aucune exploration.

« Les déchets plastiques sont dangereux pour certains animaux qui les confondent avec de la nourriture et peuvent les ingérer. Moins connu, le phénomène de ‘pêche fantôme’, lié aux filets perdus en mer, constitue également une réelle menace », souligne l’Ifremer dans un communiqué.

« En continuant à piéger inutilement des coraux et certains poissons pendant plusieurs années, ces filets perdus affectent significativement les écosystèmes marins », précise l’organisme de recherches, qui a contribué à l’enquête.

Reuters : Jean-François Rosnoblet, édité par Yves Clarisse

En surface : La dérive du « continent » de plastique

 

 

Dans le Nord-est du pacifique, entre la Californie et Hawaï, les déchets produits par les activités humaines et déversés dans les océans sont acheminés par les courants marins vers un nouveau « continent »[1] boulimique dont la taille atteint près de 3,5 millions de km² ! En 1997, le capitaine Charles Moore a été le premier à découvrir cette zone improbable de l’océan Pacifique où les déchets plastiques flottants s’accumulent. Ainsi, selon des observations effectuées depuis plus de 15 ans par l’Algalita Marine Research Foundation, sous l’effet des courants marins, les déchets provenant des littoraux et des navires, flottent pendant des années avant de se concentrer dans deux larges zones connues sous les noms de « Plaque de déchets du Pacifique est » (Eastern Pacific Garbage Patches) et « Plaque de déchets du Pacifique ouest » (Western Pacific Garbage Patches). Ces deux plaques forment la « Grande plaque de déchets du Pacifique » (Great Pacific Garbage Patch), un monstre dont la taille aurait déjà triplé depuis les années 90 et qui s’étendrait maintenant sur 3,43 millions de km², soit près d’un tiers de la superficie de l’Europe ou encore cinq fois la superficie de la France ! D’après les estimations, cette soupe océanique pourrait être composée de 750 000 débris par km² ; Greenpeace évoquait même fin 2006 près d’un million de déchets par km² dans son rapport sur les débris plastiques et la pollution des océans. Ainsi, selon Chris Parry, chef de programme d’éducation du public, de la California Coastal Commission de San Francisco, depuis plus de 50 ans, les déchets tourbillonneraient sous l’effet du gyre[2] subtropical du Pacifique Nord (North Pacific Gyre) et s’accumulent dans cette zone peu connue : peu de routes commerciales et peu de bateaux de pêches l’empruntent. A l’image d’un puissant siphon marin, le vortex attirerait vers lui tous les résidus de notre société de (sur)consommation. Toutefois, contrairement au siphon, les déchets ne sont pas « aspirés » mais accumulés et bien visibles. Le plastique : principal constituant du « continent » de déchets Jusqu’alors les débris flottants étaient détruits par les micro-organismes mais cela n’est plus le cas avec l’arrivée du fameux plastique. En effet, les plastiques constituent 90 % des déchets flottant sur les océans. Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement mentionnait en juin 2006 qu’on trouve en moyenne 46 000 morceaux de plastique par 2,5 km² d’océan sur une profondeur d’environ 30 mètres ! Ce « continent » de déchets plastique ressemble davantage à une soupe de plastique constitué de macro déchets éparses mais surtout de petits éléments invisibles sans une fine observation. C’est en filtrant l’eau que l’on découvre une mixture composée de petits morceaux de plastique qui se sont fractionnés mais aussi des granulés de plastique qui sont utilisés comme matière secondaire pour fabriquer les objets en pastique. En certains endroits, la quantité de plastique dans l’eau de mer est jusqu’à 10 fois supérieure à celle du plancton, maillon élémentaire de la vie dans les océans (Charles Moore, Algalita Foundation) ! On parle alors de « plancton plastique ».

Source : http://www.notre-planete.info/actualites/actu_1471_continent_dechets_pacifique_nord.php

 

FUKUSHIMA :

Cinq millions de tonnes de déchets se sont éparpillées suite au tsunami qui a frappé le Japon en 2011. 70% ont coulé dans les fonds des océans.

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Deux scientifiques de l’université d’Hawaï, Nikolaï Maximenko et Jan Hafner, qui travaillent depuis la catastrophe sur la modélisation de leur dérive, avaient prévu leur arrivée vers 2014 voire 2015.

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Les Tchernobyl sous-marins

 

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Où vont les sous-marins nucléaires naufraqés ? Au fond de la mer comme leurs semblables à moteur Diesel. Seule différence, dans ces tragédies, c’est que les sous-marins nucléaires relâchent dans le milieu marin une source formidable de radioactivité qui vient s’ajouter à celle des bombes et des missiles perdus, sans parler des fûts radioactifs qu’une douzaine de pays, le Royaume-Uni en tête, ont rejetés à l’eau pendant trente-six ans.

 

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Les effets sur la faune

 

Durée de vie des déchets les plus rapidement « biodégradables » :

Déchets se dégradant  de 12 mois à 10 ans :

  • Mégot de cigarette : de 1 à 2 ans (1 mégot est susceptible à lui seul de polluer 500 litres d’eau,1 m3 de neige est pollué par 1 mégot)
  • Ticket de bus ou de métro : environ 1 an
  • Gant ou chaussette en laine : 1 an
  • Filtre de cigarette : 1 à 5 ans
  • Papier de bonbon : 5 ans
  • Chewing-gum : 5 ans
  • Huile de vidange : 5 à 10 ans (1 litre d’huile peut couvrir 1000 m² d’eau et ainsi empêcher l’oxygénation de la faune et de la flore sous-marine pendant plusieurs années. De plus, rejetée dans le réseau des eaux usées, l’huile usagée colmate les filtres dans les stations de traitement de l’eau et perturbe les process d’épuration biologiques.)

Déchets se dégradant  de 10 ans à 1000 ans :

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