DECORTIQUAGES

Séisme : Et chez vous, cela bouge ?

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Le Bureau central sismologique français (BCSF) a mis à la disposition du public le 12 mars 2014 sur son site http://www.franceseisme.fr le « Catalogue de la sismicité instrumentale de l’hexagone 1962-2009 », ainsi que la carte correspondante. Copropriété du CNRS et du CEA, ce catalogue apporte une précision inégalée dans la localisation et la magnitude de plus de 38000 événements sismiques d’origine tectonique sur le territoire métropolitain et la zone maritime française pour la période 1962-2009. Fruit du projet SI-Hex, associant sept laboratoires CNRS-Université et le Laboratoire de détection et de géophysique du CEA de 2010 à 2013, il devient de fait la référence pour l’étude de l’aléa et du risque sismiques en France.

Le catalogue « BCSF-LDG » couvre le territoire métropolitain et la zone économique exclusive en mer (ZEE) élargis d’une bande de 20 km pour tenir compte des plus grandes incertitudes de localisation des épicentres.

Pour la première fois, la magnitude de moment « Mw » a été calculée pour l’ensemble des données. Cette magnitude permet notamment d’estimer de façon plus précise que les autres échelles de magnitude l’énergie libérée sous forme d’ondes sismiques.

Les hypocentres (lieu de la source des séismes) reportés dans le catalogue sont les hypocentres les plus précis disponibles dans la base de données multi-origines du projet SI-Hex.

Le catalogue est par ailleurs nettoyé des évènements sismiques identifiés d’origine non tectonique (tirs de carrière, explosions, évènements d’origine minière, etc.). Cette discrimination reste toutefois incomplète localement sur les données les plus anciennes.
Ce catalogue « BCSF-LDG » est la source de connaissance de l’aléa sismique la plus fiable actuellement disponible sur la période 1962-2009 pour les scientifiques, les autorités, les entreprises et le grand public.
La carte associée au catalogue représente les épicentres (point d’impact en surface du séismes). Elle est accessible en ligne au format A4 sur le site http://www.franceseisme.fr/sismicite.html et librement utilisable moyennant la mention de propriété et de source. Les modalités de diffusion d’une version imprimée grand format sont à l’étude.
Le projet collaboratif SI-Hex, conduit de 2010 à 2013 par le Bureau Central Sismologique Français et le CEA-LDG a permis la mise en commun et en cohérence des données du Laboratoire de Détection et de Géophysique du Commissariat à l’Energie Atomique (CEA-LDG) et de sept Observatoires des Sciences de l’Univers du CNRS (OSU Strasbourg, Grenoble, Nice, Toulouse, Nantes, Brest et Clermont-Ferrand) représentés par le BCSF. Ce projet a bénéficié du soutien financier de la direction générale de la prévention des risques (DGPR) du ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie (MEDDE).
Le projet SI-Hex est terminé, mais les développements se poursuivent avec la mise à jour et l’enrichissement des données pour les évènements post 2009 par le BCSF‑RéNaSS à Strasbourg et les OSU partenaires. La base de données sera également accessible via une interface web dans les mois à venir.

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Chaque point sur la carte est un séisme. En survolant un point avec la souris, un résumé des informations du séisme apparaîtra.
En cliquant sur les points vous obtiendrez les intensités EMS 98 pour chaque commune enquêtée.

http://www.franceseisme.fr/donnees/intensites/carte.php

Aidez à collecter des informations importantes sur la zone touchée par un séisme, en participant aux enquêtes macrosismiques !

Qu’est-ce qu’une enquête macrosismique ?

L’enquête macrosismique consiste à traduire en termes  « concrets » ou qualitatifs, les dommages occasionnés et la perception de l’événement de façon à  établir une intensité ressentie.

Même sans dommage, un séisme est généralement perceptible par la population elle-même. Les dégâts peuvent aller de la simple fissure à la destruction totale d’un  bâtiment. Le séisme est généralement descriptible à partir de l’agitation des animaux, du tremblement des objets suspendus, des liquides dans les récipients, des bruits émis           lors du passage des ondes, etc.

L’enquête macrosismique permet :

  • d’acquérir une meilleure connaissance des variations spatiales des secousses sismiques (effets locaux, décroissance avec la distance) ;
  • de calibrer les séismes historiques (estimer une magnitude aux événements passés) ;
  • de porter à la connaissance de l’état les effets produits par le séisme (procédure Catastrophes Naturelles).

C’est également un outil d’aide à la décision important, pour les élus, les ingénieurs établissant les normes parasismiques dans le bâtiment, etc.

Comment réalise-t-on une enquête macrosismique ?

En France, pour tout tremblement de terre supérieur à la magnitude 3,5, une procédure d’enquête macrosismique est déclenchée.

Elle consiste à diffuser, par l’intermédiaire des Directions Départementales de la Protection Civile, des questionnaires auprès des gendarmeries, des casernes de pompiers et des maires des communes et de collecter les réponses des particuliers par le formulaire individuel en ligne.

Les enquêtes regroupent environ 46 questions, permettant l’étude de quatre effets majeurs causés par le séisme :

  • Les effets sur les personnes ;
  • Les effets sur les objets ;
  • Les effets sur les constructions ;
  • Les effets sur l’environnement ;

Les rayons d’enquêtes varient suivant la magnitude du séisme et sa localisation géographique. Le temps est un facteur de qualité pour les données macrosismiques. La fiabilité de l’information collectée est inversement proportionnelle au temps écoulé entre le séisme et l’enquête.

L’ensemble des formulaires d’enquête est ensuite dépouillé au BCSF.

Les enquêtes représentent la matière première du travail macrosismique. Chaque formulaire renvoyé donne lieu à la détermination d’une valeur d’intensité sur l’échelle EMS98. Depuis le 1er janvier 2000, le BCSF utilise la nouvelle échelle européenne (EMS98) en remplacement de l’échelle MSK64 utilisée jusqu’alors. Le positionnement géographique de ces différentes intensités permet la réalisation de cartes d’intensités et de cartes isoséistes, regroupant les différentes intensités en classe d’égale valeur. Ces cartographies sont de véritables outils de visualisation et de communication pour l’information.

Qui peut remplir un formulaire d’enquête ?

Lors d’un séisme, toute personne ayant ressenti ses effets peut remplir un formulaire d’enquête. Les personnes se situant dans la zone concernée n’ayant pas ressenti d’effets particuliers sont également invitées à nous le faire savoir.

Quelle confidentialité sur les données transmises ?

Le BCSF applique le secret statistique – Le respect du secret statistique,  notion stipulée dans la loi du 7 juin 1951, est applicable à tous les agents du système statistique public. Il interdit de communiquer à quiconque les informations individuelles issues des enquêtes ou des fichiers administratifs utilisés dans l’élaboration des statistiques.

Le BCSF applique la loi du 6 janvier 1978 qui a pour objectif d’empêcher que les traitements informatiques de données concernant des personnes physiques, facilités par le recours à l’informatique, puissent porter atteinte à la vie privée et aux libertés individuelles. Vous disposez d’un droit d’accès, de modification et de suppression des données qui vous concernent (art. 34 de la loi « Informatique et libertés »). Pour l’exercer adressez-vous au BCSF. La Commission nationale de l’informatique et des libertés veille à son application.

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