JARDINS DU MONDE

Les cinq jardins de Troyes

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Le jardin des teinturiers

Le jardin des Teinturiers inauguré ces dernières années à Troyes dans le cadre de l’opération des jardins médiévaux est installé au sein de l’Hôtel de Vauluisant.

Cet hôtel particulier, construit au milieu du 16e siècle, était à l’origine une dépendance de l’abbaye du Val Luisant dans l’Yonne. Haut lieu du patrimoine de Troyes, le site accueille deux musées : le musée d’Art troyen où l’on découvre des sculptures, peintures, et vitraux datant du 16e siècle et le musée de la Bonneterie, un lieu unique en France, où l’on découvre l’industrie textile de la cité troyenne depuis 1750.

C’est en prenant appui sur la thématique de ces deux musées que l’idée du jardin des Teinturiers est née. Il retrace aux détours de ses allées la grande histoire de la couleur dans le monde.

Les plantes tinctoriales et les cultures médiévales des couleurs sont mises en scène au gré de plates bandes surélevées et entourées de palisses en osier tressé. Chaque plate bande est un carré classique. Le jardin construit dans la cour de l’hôtel de Vauluisant offre à ses visiteurs une palette de plantes sauvages et de plantes horticoles hybrides impressionnante.

Toutes les plantes visibles dans le jardin des Teinturiers ont pour point commun de fournir de la couleur. Les colorants naturels obtenus par extraction étaient et sont toujours employés pour certains, dans les industries du textile, de la peinture, de la cosmétique et également pour les peintures de loisirs.

Parmi les plantes à découvrir, la Garance utilisée environ 2000 avant JC en Inde, en Palestine et en Egypte permet d’obtenir un rouge profond. Plus loin, l’Indigotier fournit la fameuse couleur Indigo, d’un bleu profond. A découvrir aussi le Pastel des teinturiers, le raisin des teinturiers (Phytolacca Americana), la Vigne de Judée ou herbe à la laque, etc.…
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Le jardin des Plantes Médicinales

Le jardin des Plantes Médicinales est le jardin type du Moyen-Age. Cet espace utile était chargé de produire les simples qui allaient tout au long de l’année soigner les riches et les pauvres de la paroisse.

Considérées comme des plantes magiques en raison de leur vertu de guérison, les plantes médicinales étaient traditionnellement cultivées dans l’enceinte des monastères, des abbayes, des hôpitaux et des cliniques.

Pour redonner vie à cet espace appelé par les anciens Herbularium, la ville de Troyes en collaboration avec le Conseil Général de l’Aube et l’architecte en chef des Monuments Historiques a choisi un lieu prestigieux : la cour d’honneur de l’Hôtel-Dieu-le-Comte. Le choix de ce lieu est symbolique puisque l’Hôtel-Dieu-le-Comte resta pendant des siècles (du 12e au 19e) un hôpital de renom dans toute la France. Il était considéré en 1781 comme le plus beau et le plus moderne des hôpitaux de France.

L’espace choisi pour accueillir le jardin des Plantes Médicinales est une vaste cour à l’aspect minéral de 1 300 m2. Le jardin éphémère ouvert à la visite entre la mi-juillet et la mi-octobre présente un tapis de végétaux composé de 85 espèces et 1200 plantes médicinales réparties en 34 parterres construits en gaulettes de châtaignier.

L’agencement de cet espace éphémère rappelle les jardins à la Française du 18e siècle. Il permet à chaque visiteur de pouvoir découvrir des plantes anciennes de façon interactive puisque chaque plante peut être observée, sentie et touchée. Outre son aspect pédagogique, le jardin des Plantes Médicinales de Troyes a servi d’écrin végétal du 24 juillet au 30 août 2009 aux spectacles nocturnes gratuits de « Ville en Lumières » dont le thème médiéval de l’été 2009 était « Lancelot, le premier chevalier ».

Cette initiative qui a été grandement appréciée par les visiteurs du site pourrait renaître dans un autre lieu dès la saison 2010. Elle s’inscrit dans une politique de mise en valeur originale des plus beaux bâtiments de Troyes en Champagne.

Le jardin des Plantes Médicinales de Troyes est un jardin éphémère ouvert à la visite jusqu’à mi-octobre 2009. La visite est libre. Le jardin est également visible en dehors des horaires d’ouverture de la rue au travers des grilles du parc.
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Le jardin des Innocents

Le jardin médiéval des Innocents inauguré en 2008 est exceptionnel en ce sens qu’il donne accès, après des décennies de mystères, à l’enceinte de l’ancien cimetière de l’église Sainte Madeleine de Troyes. Cette église, parmi les plus belles de la ville, est classée monument historique.

Son ossuaire contigu était en friche jusqu’à récemment. On y trouve des restes de monuments anciens mais aussi dans son sous-sol, les restes humains des croyants les plus fervents qui ont été enterrés selon la coutume au plus près de la maison du Divin.

Sachant la richesse archéologique de ce site, la création du jardin médiéval des Innocents a du s’adapter. Le projet a ainsi été mené avec le soutien des architectes des Bâtiments de France sans toucher au sol chargé d’histoire.

De la terre a été apportée sur le site, recouverte ensuite d’un tissu géo-textile pour protéger l’ossuaire. Toute la réalisation est ainsi réversible. Au total, 450 m2 ont ainsi été aménagés sur deux niveaux pour créer le jardin des Innocents. L’architecture de ce jardin est inspirée des jardins du Moyen-Age. Elle reprend des éléments symboliques empreints de spiritualité pour mieux mettre en valeur la face architecturale de l’église inconnue du grand public jusqu’à l’ouverture du site en 2008.

Ici, l’histoire de la pierre se reflète dans le végétal. La mise en scène des éléments botaniques allie le vert et le blanc porteurs de symboles. La réalisation suit la traduction liturgique, telle l’espérance, la renaissance, et l’éternité pour le vert, la virginité, la pureté, la lumière, la sagesse pour le blanc.

Au gré de la déambulation, la paix et le calme s’imposent sur l’esprit du visiteur. Le résultat de cette composition dans le goût médiéval a attiré quelque 35 000 visiteurs en 2008 confirmant ainsi le choix de réaliser un tel projet en ce lieu. Pendant l’hiver qui a suivi ces visites, le jardin des Innocents s’est refait une beauté pour ré-ouvrir au printemps suivant à l’occasion de l’édition 2009 des jardins médiévaux de Troyes.

Le jardin des Innocents est un jardin semi-pérenne. Il est ouvert à la visite du mois de juin à la mi-octobre. Entrée libre.
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Le jardin de Marie

Le jardin de Marie de Troyes est sans conteste une réussite. Premier des 5 jardins médiévaux portés par l’initiative de la ville, il présente à ses visiteurs de nombreuses variétés de fleurs d’autrefois.

Ce jardin dit du « Bouquetier » était à l’origine la partie ornementale des jardins du Moyen-Age. Consacré à la Vierge, il servait de lieu de promenade et de méditation mais aussi de réserve pour confectionner les bouquets dédiés à la décoration de l’autel lors des grands rendez-vous liturgiques. Il se distinguait nettement du reste du jardin des presbytères et abbayes car il n’avait pas vocation utilitaire comme le jardin médicinal et aromatique.

Au fil des siècles, les fleurs choisies en ornement ont évolué. Dès le 12e siècle, le jardin ornemental devient symbolique avec la mise en vedette de la Rose dans les cérémonies. Sous l’influence des chevaliers de retour de Croisade, le jardin se teinte peu à peu de fleurs étrangères jusqu’alors inconnues.

Les Dames de la bourgeoisie inspirées par les jardins d’Orient mettent l’accent sur un jardin plaisance, où les couleurs et les senteurs se mêlent délicieusement. A l’orée de la Renaissance, le jardin de Marie se transforme peu à peu. Le Roman de la Rose écrit au 13e siècle par Guillaume de Loris est le point d’orgue de cette évolution. Le jardin se fait alors galant. Le jardin de Marie de Troyes retrace cette épopée qui propulse le jardin austère et utilitaire vers un jardin d’agrément. On y retrouve des roses à profusion mais aussi des fleurs de saison qui rythmaient autrefois les grandes cérémonies religieuses comme les pivoines de la Pentecôte, les roses de l’Assomption…

Le visiteur peut découvrir au travers des allées du jardin de Marie de Troyes toute la symbolique des pratiques du Moyen-Age, où chaque fleur était choisie pour sa signification (sagesse monastique, la pureté, la Passion du Christ, etc…).

Cette réalisation inaugurée en 2005 offre une formidable occasion de découvrir également l’un des plus beaux musées de la ville : la Maison de l’Outil, fondé par le père Paul Feller. Le site appartient aux Compagnons du Devoir.

Le jardin de Marie est un jardin permanent qui est ouvert à la visite du 1er juin au 30 septembre. Entrée libre.
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Le jardin de l’Apothicaire

A Troyes, le jardin de l’Apothicaire est installé au cœur de l’Hôtel-Dieu-le-Comte. Cet hôtel fondé par les Comtes de Champagne au 12e siècle et reconstruit au 18e abrite la « Pharmacie Musée », l’ancienne pharmacie préservée en l’état depuis son aménagement au début du 18e siècle.

Ce lieu d’exposition thématique propose aux visiteurs de découvrir une ancienne apothicairerie ornée de boiseries d’origine de style Louis XIV. Les rayonnages portent une précieuse collection de faïences primitives (appelées majoliques) du 16e siècle mais aussi et surtout 261 boites rectangulaires du 17e siècle et 58 boites cylindriques du 16e siècle appelées Silènes.

Cet ensemble de boîtes d’apothicaire en bois peint est exceptionnel, classé par les Monuments Historiques en 1958. Chacune d’elle reprend en effet des illustrations imagées et fantastiques assez proches des grands ouvrages botaniques du début du 13e siècle. Elles sont tirées de l’ouvrage, l’Histoire des Drogues, publié en 1695 par Pierre Pomet, un marchand-droguiste parisien. Si certains plantes font l’objet d’une fidèle reproduction comme le Safran, le Tussilage, la Rose, le Pied de Veau, etc… d’autres font appel à des symboliques mystérieuses : un centaure pour la centaurée, un chameau pour le capillaire, un cachalot pour le lierre terrestre, un crocodile à queue de poisson pour la salsepareille…Le bestiaire des silènes est un vrai mystère encore aujourd’hui.

L’Apothicaire du Moyen-Age était un peu sorcier ! Dans ses boîtes on retrouve des plantes classiques de chez nous comme la sauge, le tilleul et la camomille mais aussi des racines de mandragore, du bézoard, du sang-dragon, de la poudre de crâne humain et de pierres précieuses.

Pour accompagner ce trésor d’images, la Ville de Troyes a créé ces dernières années le jardin médiéval de l’Apothicaire sur le site de la « Pharmacie Musée ». On y accède en passant sous un beau porche le long du canal de la Seine.

Ce jardin de taille modeste s’inspire des alignements typiques du jardin médicinal médiéval. Le visiteur découvre dans le dédale des parterres de nombreuses plantes anciennes, communes ou moins communes, que chacun peut observer, toucher, et sentir !

Le jardin de l’Apothicaire est « permanent ». Il est ouvert au public du mois de mai à la mi-octobre. Entrée libre.
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