COURRIER INTERNATIONAL / IGATTA FELICE
Natalia Novozhilova
Façades lépreuses, bois pourri, planches disjointes : la ville de Souzdal, joyau de l’architecture russe, n’était pas au mieux de sa forme pour accueillir Vladimir Poutine les 7 et 8 novembre. Pour recevoir dignement le chef d’Etat, la municipalité a effectué un ravalement express… en apposant des bâches en trompe-l’œil sur les isbas délabrées du centre-ville.
Les photos mises en ligne par la journaliste Natalia Novozhilova sur son blog sont éloquentes. En façade : bardages nickel et pimpantes fenêtres sculptées. A l’arrière : murs délabrés et rafistolages de fortune. Un superbe village Potemkine devenu la risée des internautes qui brocardent cette remarquable “créativité bureaucratique”.
Ce genre de maquillage n’est pas le monopole des Russes, se console leMoskovski Komsomolets. En juin, lors du sommet du G8 en Irlande du Nord, le village de Belcoo avait eu droit lui aussi à un singulier lifting. Objectif : masquer les effets de la récession. A l’aide d’images collées en vitrine, une épicerie fermée depuis deux ans s’était transformée en boucherie débordant de victuailles. Par la magie du film adhésif, la pharmacie en dépôt de bilan était devenue une pimpante papeterie.
Si Obama, Merkel et Cie ont bien assisté au G8, Vladimir Poutine, lui, n’a finalement pas honoré Souzdal de sa présence. Le Congrès panrusse des municipalités s’est déroulé sans lui. Il faut dire que, en matière d’architecture, une malle Vuitton géante sur la place Rouge, ça vaut bien toutes les façades bidon…
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Franchement, je pense que ce n’est pas la venue d’une grande personnalité politique qui devrait motiver les dirigeants locaux à améliorer l’apparence de la ville. Je pense qu’ils veiller constamment au bon état de la ville. En plus, si l’on voulait cacher les planches pourries, c’était réussi. Mais cela frôle le ridicule car ce n’est pas du tout naturel, on voit tout de suite que ce sont des bâches et non de vraies constructions. Ce qui est le plus drôle c’est celui avec le chat.