JARDINS DU MONDE

Domaine Joly-De Lotbinière : l’un des plus beaux jardins d’Amérique du Nord

Situé sur la rive sud, à seulement 40 minutes à l’ouest de la ville de Québec, le Domaine Joly-De Lotbinière est un immense parc-jardin romantique aménagé au XIXe siècle par la famille seigneuriale de Lotbinière. Reconnu comme l’un des plus beaux jardins d’Amérique du Nord, ce site naturel exceptionnel est un attrait incontournable à visiter sur la route de vos vacances.

L’HERITAGE

Mon nom est Sir Henri-Gustave Joly de Lotbinière. Je suis le fils aîné de Pierre-Gustave Joly et de Julie-Christine Chartier de Lotbinière. J’aimerais partager avec vous l’histoire de mes passions.Séduit par la « rare beauté » du site de la Pointe Platon, mon père l’acquiert en 1846 et y fait construire cinq ans plus tard la résidence de villégiature familiale nommée Maple House. Influencés par un nouveau courant en aménagement paysager, mes parents, et à leur suite mon épouse et moi, aménagent le domaine familial selon le modèle du mouvement pittoresque. Encore aujourd’hui, une longue allée curviligne bordée d’arbres mène à la Maison de Pointe Platon, alors qu’une autre allée guide les pas des visiteurs jusqu’aux jardins. Disposés ici et là, des bancs et des pavillons de lecture permettent de se détendre tout en admirant le paysage.
Je fais mes études à Paris, et à mon retour au pays, je suis admis au barreau du Bas-Canada. J’avoue qu’à ce moment, je trouve plus intéressant de collaborer au développement des activités sylvicoles de l’entreprise familiale sur la seigneurie que de me chercher un travail au sein de ma profession. En 1861, j’entreprends une carrière politique. Je suis élu député de Lotbinière à la Chambre des Communes (1861-1874) et à l’Assemblée législative du Québec (1867-1885), double mandat que j’occuperai pendant quelques années.Par la suite, je me consacre exclusivement à la politique provinciale. Je deviens premier ministre du Québec en mars 1878, jusqu’en octobre 1879. Ultérieurement, en 1896, je suis élu député de Portneuf et je me joins au cabinet de sir Wilfrid Laurier qui me nomme ministre du Revenu intérieur. Je termine ma carrière comme lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique, de 1900 à 1906, avant de revenir résider dans la région, où j’y finirai mes jours.Omniprésent, le goût de consacrer toutes mes énergies au développement de la sylviculture se matérialise à la faveur d’une pause dans mes fonctions politiques. Le microclimat de la Pointe Platon se prête parfaitement bien aux expériences horticoles et arboricoles que je décide d’entreprendre. En 1882, je réalise un essai selon les provenances sur le noyer noir (Juglans nigra) en plantant sur le domaine plus de dix mille noix de cet arbre majestueux qui pousse habituellement plus au sud. Ce qui se voulait un essai à l’époque constitue aujourd’hui la plus âgée et la plus septentrionale plantation d’une essence de feuillus nobles en Amérique du Nord. 

Plus de cent spécimens dressent encore fièrement leur cime vers le ciel. Ces expériences, mon implication au sein de plusieurs associations forestières, mes prises de position et mes écrits m’ont d’ailleurs valu le titre de père de l’arboriculture au Canada, voire même, celui de précurseur de ce que l’on appelle aujourd’hui la conservation du patrimoine naturel. J’accepte avec modestie ces hommages, mais en ayant conscience que, pour moi, « l’un des secrets dans la vie est de planter avec soin et de cultiver avec persévérance ».

Aujourd’hui déclaré « Bien culturel du Québec et Lieu historique national du Canada », le Domaine est reconnu comme l’un des plus beaux jardins de l’Amérique du Nord. Il est de surcroît un centre d’interprétation du patrimoine et de la nature destiné au grand public. Propriété de la Fondation du Domaine Joly-De Lotbinière, une œuvre de bienfaisance, le Domaine fait la fierté des gens de la région. 

Portant l’empreinte du romantisme du XIXe siècle, le Domaine Joly-De Lotbinière propose dans un premier temps d’emprunter l’allée bordée d’arbres, pour ensuite visiter la Maison de Pointe Platon et ses dépendances, découvrir des expositions avec tableaux et mobilier d’époque, une galerie d’art et des jardins d’une beauté remarquable qui présentent plus de deux mille variétés de végétaux. De plus, les promeneurs peuvent profiter de 2,4 km de sentiers pédestres à l’intérieur de la forêt domaniale, reconnue comme étant une forêt exceptionnelle du Québec, de même que de 4 km de battures longeant des falaises de schiste d’une hauteur de 60 mètres le long du fleuve Saint-Laurent.

Je vous invite donc à vous laisser séduire et à prendre le temps de venir savourer, en famille ou entre amis, les précieux moments de tranquillité et de découverte qui vous attendent au Domaine Joly-De Lotbinière.

Bonne promenade !

La réserve écologique de Pointe-Platon :

Une réserve écologique est avant tout un territoire conservé à l’état naturel qui présente des caractéristiques écologiques distinctives. Le statut de réserve écologique permet de sauvegarder des espèces fauniques ou floristiques rares ou menacées, ou encore des sites exceptionnels. Dans tous les cas, on peut véritablement parler de musées naturels car les réserves sauvegardent de façon intégrale et permanente des milieux naturels fragiles ou rares au Québec. Les réserves écologiques sont donc des polices d’assurance en faveur de notre patrimoine naturel.

Dans la région de Québec, la réserve écologique de Pointe-Platon assure la protection de communautés naturelles représentatives des milieux humides de l’estuaire fluvial du Saint-Laurent, lequel est soumis au jeu des marées. Le site, d’une superficie de 60 hectares, est constitué de deux terrasses séparées par une falaise relativement abrupte.

L’organisation des groupements végétaux s’effectue en séquence, largement influencée par la présence de marées (terrasse inférieure), par la profondeur et la nature du substrat (falaise et terrasse supérieure). Le site se compose d’un important marais à scirpe américain, de frênaies rouges, de saulaies, d’aulnaies rugueuses, de peupleraies deltoïdes et baumières ainsi que d’une érablière sucrière.

À ce jour, quarante-trois (43) plantes vasculaires ont été recensées dans la zone intertidale de la Pointe-Platon. Parmi ces espèces, huit sont susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables dont quatre qui occupent le site de la réserve écologique : l’isoète de Tuckerman, la lindernie litigieuse variété estuarienne, la zizanie à fleurs blanches variété naine et la cicutaire maculée variété de Victorin.

La faune de la réserve écologique est assez peu connue actuellement. Notons de fortes concentrations de sauvagine fréquentant les marais à l’automne et au printemps, la présence du grand héron et de nombreux oiseaux de rivages et, enfin, la présence du cerf de Virginie et de l’orignal.

Bien que les terres de la réserve écologique de Pointe-Platon fassent partie du territoire initial du Domaine, elles sont présentement la propriété du ministère de l’Environnement du Québec. Ces terres sont protégées par la Loi sur les réserves écologiques qui y interdit toute activité humaine sauf pour des activités de gestion, de recherche scientifique ou d’éducation autorisées par le ministre de l’Environnement du Québec.

(Extraits des textes du ministère de l’Environnement du Québec – Les réserves écologiques : des habitats protégés au naturel)

La flore indigène de la forêt exceptionnelle :

Toute personne ayant un intérêt marqué pour la flore indigène se doit de sillonner les sentiers de la forêt exceptionnelle du Domaine Joly-De Lotbinière. En effet, vous aurez la chance d’y admirer plusieurs joyaux de notre patrimoine végétal et ce, directement dans leur habitat naturel.

Selon l’époque de votre visite, les fougères, les lycopodes, les trilles, les hépatiques, les choux puants et la délicate claytonie de Caroline ne demandent qu’à être admirés.

Le microclimat :

La Pointe-Platon, située sur la rive sud du Saint-Laurent, bénéficie d’un climat continental humide à caractère maritime. Ce site jouit donc d’une température plus clémente, permet la culture d’arbres fruitiers et la plantation d’arbres exotiques à notre région. Ainsi, les deux premières terrasses de la Pointe-Platon qui s’avancent dans le fleuve se trouvent à l’intérieur de cette zone étroite au climat plus avantagé, ce qui diminue surtout l’effet nocif des vents desséchants de l’hiver. La troisième terrasse se situe par contre hors de cette zone et se trouve soumise à un climat local plus rigoureux.

Ainsi donc, comme vous pouvez le constater, le Domaine Joly-De Lotbinière bénéficie d’un microclimat bien particulier qui lui permet les cultures inhabituelles de végétaux dans ce coin de pays, ce qui vient ajouter à son cachet unique.

La biodiversité :

La biodiversité peut se définir comme étant l’ensemble des composantes biologiques qui démontrent le diversité génétique à l’intérieur des espèces, la diversité des espèces et la diversité des milieux naturels.

La grande biodiversité du Domaine Joly-De Lotbinière tient au fait que l’on retrouve sur son site une multitude d’habitats où vivent plusieurs espèces d’oiseaux, d’amphibiens, de reptiles, de végétaux, d’insectes et de mammifères.

L’ornithologie :

Une visite au Domaine Joly-De Lotbinière vous permettra de découvrir la grande richesse ornithologique du notre site et dès votre arrivée, vous serez à même de le constater.

S’il y a autant d’espèces qui peuvent être observées au Domaine, c’est parce qu’on y retrouve tout ce dont les oiseaux ont besoin pour vivre. En effet, les oiseaux y retrouvent de la nourriture en abondance, de l’eau propre et fraîche et une multitude d’abris. De plus, la diversité des habitats contribue à ce qu’une plus grande variété d’espèces puisse être observée.

À ce titre, on remarquera, entre autres, la présence de l’oriole du nord, du cardinal rouge, du colibri à gorge rubis, des parulines, des grives, des moqueurs, des bruants, des viréos et des moucherolles.

La proximité du fleuve Saint-Laurent permet également d’observer plusieurs espèces de rapaces, d’oiseaux aquatiques et de rivages. Les migrations printanières et automnales sont des moments uniques d’observation à ne pas manquer.

DES ARBRES REMARQUABLES

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