DESTINATIONS

Chicago, une ville au bord du gouffre

LA VIE DES IDEES

By Andrew J. Diamond

credit photo: dominique milliez

À observer le Chicago d’aujourd’hui – une ville embourbée dans un programme d’austérité draconienne, faisant face à un déficit budgétaire de 700 millions d’euros, une ville où le nombre d’homicides est le double de celui de New York et de Los Angeles, une ville où le conseil scolaire a récemment voté la fermeture de dix écoles en échec et en a restructuré sept autres – on a peine à imaginer que la ville était couramment appelée « la ville qui fonctionne » (« the city that works »). En fait, cette appellation, qui fut utilisée pour la première fois dans un article de Newsweek en 1971 faisant l’éloge du maire Richard J. Daley, dont l’habileté lui permettait de mettre en place une infrastructure efficace pour les affaires comme pour la vie courante à un moment où d’autres villes coulaient, signifiait deux choses – que Chicago était une ville où les habitants travaillaient dur et que le maire avait à cœur de la rendre fonctionnelle pour eux. « [I]l est incontestable, écrivait-on dans Newsweek, que Chicago est la plus belle des exceptions – l’une des grandes villes américaines qui fonctionne véritablement » [1]. L’expression commença à apparaître dans les journaux de Chicago en 1972, puis dans le Washington Post et le New York Times en 1974 et 1975. Chicago collait si parfaitement à cette appellation qu’au moment où Richard Daley, son maire adoré et toujours en fonction, décéda d’une crise cardiaque en 1976, l’expression figurait en première ligne des chroniques mortuaires de tous les journaux du pays.

credit photo: dominique milliez

Et pourtant ce surnom n’était pas simplement le résultat d’une brillante campagne de relation publique. Chicago devint « la ville qui fonctionne » en partie parce qu’au moment où d’autres villes se débâtaient contre des infrastructures en déliquescence et des services dysfonctionnels, au beau milieu d’une crise financière généralisée, la ville avait déjà réussi, bien souvent grâce à des fonds fédéraux, à améliorer ses infrastructures municipales et de transport. Au début des années 1970, alors que New York voyait son système fiscal s’effondrer, la skyline de Chicago se dotait de nouveaux gratte-ciel majestueux – symboles du pouvoir capitaliste façonné par les noms de Jon Hancock, Sears et Chase ; ses places financières généraient plus de 200 milliards de dollars de transactions par an. Alors même que son voisin du Midwest, Detroit, chancelait sous les conséquences des émeutes de 1967, lesquelles allaient plomber pour les décennies à venir l’image de la ville aux yeux des investisseurs et des classes moyennes, Chicago avançait à grands pas vers l’ère globale, à peine touchée par la violente colère des Noirs et le sentiment de déclin urbain qui touchaient la plupart des centres urbains américains de l’époque. Cela ne veut pas dire pour autant que la Ville des Vents (The Windy City) n’eut pas son propre épisode d’agitation sociale à la fin des années 1960. Rien qu’en 1968, le maire donna l’ordre à la police de Chicago de « tirer pour tuer » sur les émeutiers des ghettos noirs, puis de mener une attaque sanglante, sans pitié et sans aucune discrimination, contre les étudiants qui protestaient lors de la Convention Nationale Démocrate.

C’était aussi, bien sûr, l’époque des « mauvais jours », avec ses scandales financiers récurrents, ses classes ouvrières afro-américaines et latinos qui descendaient dans les rues pour exiger ce qui leur revenait, la répression politique intense orchestrée par l’État qui impliquait surveillances secrètes, infiltrations et même assassinats politiques. Afin de mesurer l’ampleur de la situation, nul besoin d’aller chercher plus loin que l’histoire de Fred Hampton, le leader charismatique des Black Panthers, qui fut exécuté d’une balle dans la tête lors d’un raid de la police de Chicago en 1969, au petit matin, alors qu’il était encore au lit. Les experts en balistique qui étudièrent la scène du crime découvrirent que seule l’une des cent balles tirées dans l’appartement provenait de l’arme d’un Black Panther. L’idée que la police ait tiré par mesure de légitime défense était risible. Elle s’était rendue ce matin-là aux quartiers généraux des Black Panthers précisément parce que Fred Hampton travaillait à deux projets qui faisaient de lui l’homme le plus dangereux de Chicago aux yeux de la Machine Daley : le projet d’une « coalition arc-en-ciel » qui rassemblait les noirs, les latinos et les blancs pauvres autour de l’idée de justice sociale, et l’alliance des gangs noirs les plus craints de la ville en un puissant bloc politique.

credit photo: dominique milliez

Mais en se retournant sur cette époque aujourd’hui, il est difficile de ne pas être nostalgique. En dépit du fait que Chicago était l’une des villes les plus ségrégées et qu’un important pourcentage de sa population noire vivait entassé dans des lotissements en béton coupés du reste de la ville, le futur semblait alors plus prometteur qu’aujourd’hui. S’il était typique de l’époque que les autorités puissent supprimer Fred Hampton en toute impunité, il n’était pas moins typique qu’un leader comme Fred Hampton puisse, avant toute chose, faire partie de la scène politique. Et le projet qu’il avait lancé ne mourut pas avec lui. Dès 1983, les Afro-américains, les Latinos et les Blancs progressistes, s’étaient finalement ligués pour élire le premier maire noir de Chicago, Harold Washington – un réformiste qui promettait de redistribuer les richesses et le pouvoir jusqu’au bas de l’échelle, et qui aurait très bien pu parvenir à ses fins s’il n’était pas mort d’une crise cardiaque au début de son second mandat. C’était après tout le Chicago où un jeune Barack Obama put trouver « l’audace d’espérer ».

Et de fait, aussi mornes que les choses aient pu parfois paraître aux yeux du jeune Barack, alors qu’il tentait d’organiser les locataires de l’un des ghettos de lotissements les plus pauvres du sud de la ville (South Side), au début des années 1990, l’investissement de la ville en faveur de la nouvelle économie du tourisme semblait avoir des retombées économiques positives. Selon une étude, les dépenses liées au tourisme firent augmenter les recettes provenant des taxes de vente de 54 millions de dollars en 1989 et de 145 millions en 1999. De plus, à partir de 2007 les touristes nationaux et internationaux venus à Chicago dépensaient plus de 11 milliards de dollars par an, une somme qui représenta cette année là plus de 217 millions de dollars de recettes fiscales locales et généra 130 000 emplois. Cet apport de capitaux permit de contrebalancer la perte d’environ 100 000 emplois dans le secteur manufacturier entre 1986 et 2000, et une grande partie de ces nouveaux postes bénéficia aux membres des classes ouvrières des communautés noires et latino, qui furent les plus touchées par les conséquences de la désindustrialisation. Tandis que Chicago entrait dans les premières années du 21ème siècle, son marché immobilier était en plein essor, le nombre de diplômés du lycée augmentait, le nombre d’homicides diminuait et les déficits budgétaires de la ville restaient limités. Comment expliquer que les choses se soient dégradées aussi vite ?

L’audace d’espérer ?

Il serait bien pratique d’attribuer les problèmes que rencontre aujourd’hui Chicago à la crise financière qui a paralysé le monde entier en 2008, mais cette analyse serait erronée. L’éclatement de la bulle financière a eu des conséquences bien plus dramatiques pour Chicago. Des choses assez troublantes se passent à Chicago et distinguent nettement cette ville de ces pairs à l’échelle globale. Les problèmes budgétaires, très graves en comparaison avec ceux que connaissent la plupart des autres grands centres urbains, sont pourtant loin d’être exceptionnels. Ce qui distingue vraiment la ville de ses pairs, c’est l’intensité de la souffrance et du désespoir qui règnent dans les rues des quartiers ouvriers noirs et latinos, une situation qui touche les jeunes de ces quartiers plus directement encore. Si l’on devait créer un « indice de la pauvreté des jeunes » mesurant l’effet combiné des tactiques brutales de recrutement des gangs, des fusillades en voitures, des taux incroyablement élevés d’échec scolaire et de chômage chez les jeunes, ainsi que du malaise psychologique lié à l’absence d’espoir en un avenir meilleur, Chicago serait sans aucun doute placé largement au-dessus des autres villes américaines aux ressources économiques comparables. En effet, si Chicago se situe en général dans les dix premières places pour la plupart des indices mesurant la puissance économique globale des centres urbains, les indices d’inégalité, de racisme et de détresse générale sont ceux des villes américaines de deuxième et troisième rangs [4]. Telle était la conclusion de l’universitaire Janet Abu-Lughod dans son analyse comparative de New York, Chicago et Los Angeles, publiée il y a dix ans, lorsqu’elle écrivait : « ni New York, ni Los Angeles ne possèdent le même degré de clivage que Chicago, opposant le centre ville aux quartiers en cols “blancs” dotés d’un pouvoir politique fort. » [5] Mais c’était également une opinion que partageaient fréquemment les habitants de la ville, y compris à l’époque où l’avenir semblait si prometteur. Lors de la campagne des primaires du représentant Bobby Rush aux élections municipales de 1999, qui se termina par son échec cuisant face à Daley avec un score de 73 contre 27, l’ancien Black Panther avait tenté d’attiser la fureur des Noirs et des progressistes en avançant l’idée qu’il existait en fait « deux Chicago ». « Le premier Chicago se remarque à ses pots de fleurs, ses grandes roues, ses emplois décents et ses quartiers où la police respecte les citoyens », avait affirmé Rush en faisant référence au vaste programme de Daley dont le but était d’embellir les lieux touristiques et de rénover, grâce à 250 millions de dollars, l’espace de loisirs et de détente doté d’une grande roue de 46 mètres de haut situé au bord du lac sur Navy Pier. « Le second Chicago est encore sinistré par le manque de travail, la pauvreté des écoles et une police qui reste moins tolérante vis-à-vis des jeunes qui ne s’habillent et ne parlent pas comme eux. »

credit photo: dominique milliez

Lorsque les chiffres du recensement de 2000 ont été rendus publics, personne n’a plus pu contester la véracité des affirmations de Rush. Selon ces données, Chicago avait réussi à conserver ses classes moyennes pendant les années 1990 ; le revenu moyen des foyers avait augmenté pour atteindre le double de la moyenne nationale ; et de manière générale la pauvreté avait décliné modestement – des indices qui semblaient conforter l’image triomphante de Chicago comme ville globale de premier rang et comme destination touristique, occupant le haut du classement avec des villes comme New York, Los Angeles, San Francisco et Boston. Cependant les chiffres correspondant au « second Chicago » offraient une vision bien différente des choses. En tenant compte des informations que livrait le recensement sur le Chicago noir et sa saisissante disparité avec le Chicago blanc, les statistiques rapprochaient la ville des centres urbains les plus en difficultés – Baltimore, Newark, Saint-Louis, la Nouvelle-Orléans et Détroit. Lorsque le revenu moyen d’un foyer blanc ou latino à Chicago était respectivement de 49 000 et de 37 000 dollars, il n’était que de 29 000 dollars pour les noirs ; seuls 13 % des adultes noirs étaient détenteurs d’un diplôme de premier cycle, comparé à 42 % chez les blancs [7]. Ces disparités expliquent pourquoi Chicago se plaçait tout juste devant la Nouvelle-Orléans et Saint-Louis, mais largement derrière Baltimore (54,4 %) et Newark (54,2 %), avec seulement 50,2 % d’hommes noirs de plus de seize ans pourvus d’emplois. Qui plus est, Chicago surpassait tous les autres centres métropolitains d’importance par un pourcentage élevé de résidents noirs n’ayant pas accès au téléphone (7,2 %), Détroit étant classé second assez loin derrière. Mais le plus parlant est sans doute le fait que les Afro-américains ne constituent que 19 % de l’ensemble de la population de la région métropolitaine de Chicago, alors qu’ils représentent 43 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté ; ces chiffres placent la ville bien au-dessus des quinze autres grands centres urbains, Saint-Louis excepté.

Ces données permettent de comprendre pourquoi Chicago est quasiment à égalité avec des villes de deuxième ou troisième rangs au regard de l’indice le plus révélateur de la détresse des jeunes : le nombre de meurtres. Le nombre total d’homicides fait indiscutablement de Chicago la capitale américaine du crime. Alors que d’un point de vue strictement statistique, il reste très improbable qu’une ville globale à son image, comptant une population de quelques 3 millions d’habitants, enregistre un taux d’homicides semblable à celui de petites villes comme Baltimore, la Nouvelle-Orléans et Saint-Louis (historiquement les petites villes dont les populations sont composées de minorités nombreuses ont de loin les taux d’homicide les plus élevés), la Ville des Vents paraît prendre le chemin d’une telle anomalie statistique. Dans les trois premiers mois de 2012, les homicides à Chicago ont augmenté de 60 % par rapport à la même période l’an dernier. À ce rythme, le taux d’homicides de Chicago pourrait atteindre 25 pour 100 000 résidents, ce qui est encore bien inférieur aux taux de Baltimore (35), la Nouvelle Orléans (50), et Saint-Louis (40), mais plus de cinq fois supérieur au taux attendu pour New York [9]. Et, de fait, à l’exception de Philadelphie, une ville qui ne compte que la moitié environ de la population de Chicago et une part infime de ses ressources économiques, Chicago reste la ville où le plus grand nombre de gens, et tout particulièrement de jeunes, meurent dans les rues à la suite d’homicides. À Chicago, plus de 530 personnes de moins de 21 ans ont été tuées depuis 2008. De plus, presque 80 % des homicides sur des jeunes ont eu lieu dans un ensemble de 22 communautés noires ou latinos des quartiers sud, sud-ouest et ouest de la ville – en dépit du fait que seul un tiers de la population de la ville habite dans ces quartiers.

Ce que les activistes et les résidents de ces communautés ne savent que trop bien, c’est que les problèmes de violence de la jeunesse de Chicago sont, dans une certaine mesure, la conséquence d’une perte quasi absolue d’espoir chez beaucoup de jeunes de la dernière génération. Wiley Rogers, activiste communautaire de longue date et ancien agent des services sociaux, expliquait récemment aux journalistes du Chicago Reporter que « jusqu’à présent, toutes les générations de ces communautés ont été portées par les promesses et l’espoir de l’avenir […]. Les gosses d’aujourd’hui n’ont plus cet espoir. Ce qui compte pour eux, c’est le quotidien. Cela conduit à un fatalisme sinistre, où la vie ne vaut plus la peine d’être vécue. » [10] Le Président Obama a montré qu’il partageait une vision similaire des choses. Alors qu’il commentait le désastre humain qui a frappé la Nouvelle Orléans après l’Ouragan Katrina en 2005, Obama a parlé d’« une absence d’espoir qui contamine trop de communautés à travers le pays ». Si ce genre de propos reste relativement timoré dans un pays qui dénie la persistance de ses problèmes raciaux, il devient dangereux, et au final inefficace, s’il n’est pas accompagné d’une analyse structurelle des raisons qui ont provoqué cette « absence d’espoir ». Si l’on ne réfléchit pas à la manière dont ces jeunes Afro-américains et Latinos issus des classes ouvrières ont pu être privés d’espoir, un pareil raisonnement aboutit inéluctablement à des idées éculées sur les dysfonctionnements moraux et culturels de la culture du ghetto. Dans ce même discours au cours duquel Obama évoquait l’« absence d’espoir », il convoqua une litanie de stéréotypes stigmatisant les pathologies de la culture noire du ghetto – des parents noirs qui laissent leurs enfants regarder la télévision au lieu de faire leurs devoirs, un imaginaire « Cousin Pookie » qui refuse de « quitter le canapé », des femmes noires qui feraient mieux de « retirer [leurs] pantoufles », et des pères noirs qui « n’endossent pas leur rôle de père » [11]. Dans ce type de discours, on retrouve l’idée implicite selon laquelle les pauvres Afro-américains pourraient améliorer leur situation s’ils changeaient d’attitude. Se trouvent ainsi exclus tous les facteurs structurels qui rendent ces changements plus qu’improbables.

De l’espoir à vendre

Lorsqu’il s’agit d’expliquer pourquoi l’espoir est devenu une denrée si rare parmi les classes ouvrières de Chicago, on se trouve confronté à la question difficile de savoir par où commencer. Comme certains historiens, tel Thomas Sugrue, l’ont montré, il faut remonter aux années 1940 pour trouver les racines de la « crise urbaine » qui a touché les vieilles villes industrielles du Midwest – Détroit, Gary et, dans une certaine mesure, Chicago [12]. À mesure que les Afro-américains entamaient leur migration vers le nord à la recherche des salaires plus élevés qu’offrait l’industrie de guerre, la base de la classe ouvrière blanche commença à se mobiliser pour les exclure de leurs quartiers. À la fin des années 1940 et 1950, des rassemblements de blancs en colère envahirent les rues – des foules parfois composées de plusieurs milliers de personnes – et exprimèrent leur colère à l’encontre des familles noires qui tentaient de franchir la barrière raciale. Bien évidemment, les politiciens élus, au sein des quartiers comme au bureau du maire, se firent entendre.

Il y eut quelques libéraux ici et là qui élevèrent la voix contre l’apartheid qui était en train de se créer : la Chicago Housing Authority dirigée par Elizabeth Wood, par exemple, tenta d’utiliser des projets de logements publics intégrés comme instruments de déségrégation des quartiers blancs dans les années 1950, tandis que Martin Luther King transformait Chicago en terrain de bataille de la lutte pour les droits civiques, et plus particulièrement de la lutte contre la ségrégation spécifique du nord du pays. Au final, ces événements ne furent que de simples remous au cours d’un processus d’hyper ghettoïsation. Les libéraux ne faisaient pas le poids face au monde capitaliste du centre-ville qui fit bloc pour protéger le quartier des affaires contre la contamination du ghetto. Même les institutions prétendument progressistes participèrent à cet effort. Comme le démontre Arnold Hirsch dans son ouvrage exemplaire et bien nommé Making the Second Ghetto (« La Fabrication du second ghetto »), l’illustre Université de Chicago mit rapidement en place un plan qui déplaça des milliers d’ouvriers afro-américains et consolida les murs du ghetto[Arnold R. Hirsch,Making the Second Ghetto : Race and Housing in Chicago, 1940-1960, Chicago, University of Chicago Press, 1998.]]. De fait, la plupart des améliorations réalisées autour du quartier central du « Loop » dans les années 1950 et 1960 – le développement d’un nouveau campus pour l’Université de l’Illinois, la construction de nombreux lotissements pour les classes moyennes, l’expansion de l’infrastructure autoroutière de la ville et, bien sûr, la construction d’énormes lotissements investis par les Noirs dans les ghettos préexistants – avaient pour but de renforcer l’organisation raciale de la ville. Commentant l’emplacement de l’autoroute Dan Ryan à quatorze voies (Dan Ryan Expressway) qui matérialise la séparation entre le quartier entièrement blanc de Bridgeport, d’où le maire Richard Daley est originaire, et les familles noires pauvres des lotissements des Robert Taylor Homes, les journalistes Adam Cohen et Elizabeth Taylor faisaient remarquer que : « c’était l’obstacle le plus efficace, si on excepte la construction d’un véritable mur, que la ville aurait tout aussi bien pu construire afin de séparer les quartiers sud (South Side) de la Ceinture Noire (Black Belt). » [13]

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Publié pour la première fois dans booksandideas.net. Traduit de l’anglais par Cristelle Terroni avec le soutien de la Fondation Florence Gould.

par Andrew J. Diamond & traduit par Cristelle Terroni